Les Ateliers en 2013
Jeudi 28 novembre
La Photo de Mode, un laboratoire de la créativité ?
Présenté par Alain Galet
FIAP Jean Monnet
Peter Knapp & Elene Usdin
Débat animé par Corine Hamel, chef du service photo de Marie-Claire
Peter Knapp, est un photographe, graphiste, peintre, cinéaste et vidéaste suisse. Ses premières photographies datent de 1945, à 14 ans. Pendant ses études au Kunstgewerbeschule de Zurich, il commence à peindre. En 1952, il s’installe à Paris et rentre aux Beaux-Arts. Très vite il se retrouve graphiste dans l’atelier de Paul Marquet puis directeur artistique du Nouveau Fémina et des Galeries Lafayette. Il réalise avec Slovik les pavillons du tabac, des banques et des assurances pour l’Exposition universelle de Bruxelles en 1958. L’année suivante, Hélène Lazareff l’engage au journal Elle en tant que directeur artistique, poste qu’il occupe jusqu’en 1966 et qui lui permet de se bâtir une réputation internationale pour ses mises en page et ses photographies de mode. En 1966, il réalise les films Dim, Dam, Dom pour la télévision et, entre 1974 et 1978, revient à la tête du magazine Elle. Peter Knapp travaille ensuite pour de nombreux magazines, parmi lesquels Stern, Sunday Times, Vogue, Fortune, Histoire, La Recherche. Aujourd’hui, Peter Knapp déborde toujours autant d’idées, d’énergie créatrice et d’activités. De la France à la Suisse jusqu’à New York, il parcourt toujours le monde, l’œil en alerte.
Diplômée de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris en 1996, Elene Usdin a été illustratrice, peintre copiste pour le cinéma avant de se voir décerner le Prix Picto de la jeune photographie de mode en 2006. Elle expose aux Rencontres d’Arles en 2006, à la Galerie Farmani de New York en 2010, au Théâtre de la photographie et de l’image de Nice en 2013, et signe la Carte Blanche PHPA en 2011. Elle est actuellement résidente à la Cité internationale des Arts de Paris.
Révélatrices de ses rêves, les mises en scène d’Elene Usdin sont autant d’autofictions, où elle créée elle même costumes, décors et accessoires. Ses images réorganisent les espaces. Dans l’esprit des Surréalistes, elle détourne les objets de leur usage habituel.
Elene Usdin Stories, publié aux éditions Contrejour, vient de sortir en novembre 2013.
Jeudi 17 octobre 2013
Prix Niépce 2013, avec Valérie Jouve, lauréate du Prix Niépce 2013
Présentée par Magali Jauffret et Nathalie Bocher-Lenoir
FIAP Jean Monnet
«Le travail que je mène depuis plus de vingt ans est une réflexion sur la représentation de la ville (comme incarnation du fonctionnement de nos société humaines) et les résistances qu’elle suscite. C’est aussi comment cette représentation travaille nos imaginaires et nous accompagne dans nos constructions et projections futures. Les localisations sont effacées pour que le spectateur échappe à la seule reconnaissance et se concentre sur la problématique abordée par l’image.
Depuis cinq ans, je me suis déplacée des villes occidentales pour explorer d’autres territoires, j’ai commencé par la Palestine qui me semble un lieu central dans cette réflexion et je vais continuer au Guatemala. Si je photographie actuellement moins en occident je reste très concernée par son vocabulaire très présent dans les autres territoires.
Je pense pouvoir dire, que la photographie est un outil primordial car elle me permet de réhabiliter des lieux mal considérés, déformés par le regard du « tout communiquant » alors qu’ils représentent pour moi des portes ouvertes sur un autre futur (par exemple Marseille, Brooklyn, certains quartiers de Paris…). De par sa faculté d’enregistrement du réel, les images peuvent ainsi cadrer une réalité tout en ré-injectant les possibles que cette réalité contient (l’évidence de l’existence de la Palestine par exemple).»
Jeudi 18 septembre 2013
Coups de projecteurs et coups d’éclats, de l’image à l’action politique.
Avec Matjules, fondateur du collectif des innovations/illuminations politiques et Cyril Cavalié, photojournaliste et réalisateur
Présenté par Alain Galet, plasticien et professeur d’arts plastiques
FIAP Jean Monnet
Par cet atelier, Gens d’images s’ouvre aux possibilités infinies offertes par les images et leurs utilisations diverses. Le collectif des innovations et illuminations politiques convie ses semblables afin de leurs proposer des actions d’ampleur, subversives, qui mettent en lumière au sens propre et figuré les enjeux et les dérives de notre société contemporaine. Les images servent, non pas la mise en valeur promotionnelle d’un artiste, mais une cause sociale et politique au sens le plus noble. Réactivité, énergie, engagement et créativité sont les fondements de ce collectif qui regroupe parfois plusieurs dizaines de jeunes intervenants utilisant et mariant plusieurs techniques visuelles de mise en scène également sonores.
Livre de Cyril Cavalié :Un nouvel art de militer – Happenings, luttes festives et actions directes, Editions Alternatives.
Ouvrage épuisé mais en consultation dans les bibliothèques de la Ville de Paris.
Jeudi 27 juin 2013
Hala Alabdalla, Cinéaste syrienne
Présentée par Claude Carrez
FIAP Jean Monnet
» Je pense que le film documentaire est un besoin, une nécessité pour les pays en voie de développement. Il constitue un véritable outil de lutte et de libération. Ce mode d’expression artistique est plus nécessaire aux pays pauvres qu’aux pays riches. La Syrie a besoin du documentaire… »
« Quand j’ai dit ces mots en 2009 dans cet interview pour Babelmed, je n’avais pas imaginé que deux ans plus tard, en mars 2011, les syriens allaient bouger et casser le mur de la peur, et que les images diffusées sur Youtube par des manifestants allaient informer les syriens en exil et le monde entier de ce qui se passe en Syrie, et que le documentaire allaient prendre un rôle de vrai outil révolutionnaire, une vraie arme contre la tyrannie mais avec un coût énorme : non seulement des arrestations en prison, des kidnappings depuis la rue ou depuis l’aéroport, des disparitions pendant des mois, mais aussi des morts : des caméramans et des documentaristes qui vont payer leurs vies pour nous livrer des images, en luttant pour notre liberté à tous. »
« Je me plie devant les manifestants courageux avec leurs téléphones portables, les jeunes documentaristes avec leurs petites caméras, les professionnels du cinéma, les photographes, les reporters, les journalistes débutants et professionnels, qui ont tous travaillé pour que la voix de la révolution syrienne dépasse les frontières, et j’essaie de participer à montrer ce travail énorme. C’est mon devoir envers mon pays et envers ces jeunes qui prennent le risque de leur vie pour capter des images et nous les offrir. » Hala Alabdalla, Réalisatrice syrienne
Mercredi 29 mai 2013
Eric Emo, lauréat du Prix Arcimboldo 2013
FIAP Jean Monnet
Depuis longtemps le corps est au centre de la création d’Eric Emo, son propre corps, dans des cadrages sans visage. Un travail en noir et blanc argentique. Lorsqu’il expérimente le numérique, il découvre la couleur et se lance dans de nouvelles recherches. Il recompose l’espace, transforme les volumes, crée des passages aux interstices lumineux ou ombrés et des échappées dans un espace labyrinthique. Des personnages, éléments clés de ses images, deviennent fantômes ou silhouettes émergées de son désir et de son plaisir de création.
Atelier présenté par Monique Plon, déléguée générale du Prix Arcimboldo, avec la participation de Philippe Chaudré, Université Paris 8
Mercredi 17 avril 2013
La collection, des collections, comment constituer une collection de photographie ?
FIAP Jean Monnet
Avec
Julie Corteville, conservatrice en chef du Musée français de la photographie,
Jacques Deret, collectionneur privé, fondateur de Art Collector « des collectionneurs invitent un artiste »,
Nathalie Gallon, directrice du prix Carmignac de photojournalisme et curator,
Cécile Poimboeuf, chargée de programmation photo à la Fnac.
Présenté par Dominique Sagot Duvauroux, professeur à l’université d’Angers, spécialiste des questions d’économie culturelle.
De nombreux particuliers, entreprises ou institutions ont constitué depuis une vingtaine d’années, d’importantes collections de photographies. Certaines s’inscrivent dans une démarche globale d’acquisition d’œuvres d’art contemporain, d’autres se spécialisent sur le medium photographique, d’autres encore se concentrent sur un genre, une période, une démarche.
L’atelier des Gens d’images sera l’occasion de présenter quelques collections de photographies, d’en mettre en avant la diversité tant du point de vue des motivations de ceux qui les constituent que des formes que ces collections prennent, de comprendre enfin comment concrètement ces collections sont réunies et vivent.
28 mars 2013
Retour sur Images
Le magazine Images fête ses 10 ans
Présenté par Alain Galet, enseignant en arts plastiques et Sylvaine Lecoeur, responsable des Ateliers
FIAP Jean Monnet
Depuis 10 ans, Images magazine propose tous les deux mois un panorama sélectif de la photographie contemporaine en portant un regard exigeant et didactique sur les événements et les personnalités qui font l’actualité dans les galeries, les musées, les festivals et les livres.
Depuis 10 ans, Images magazine montre la photographie dans toute sa diversité, pourvu qu’elle appartienne au champ des auteurs, qu’ils soient proches de l’art contemporain, du documentaire ou du photojournalisme ; qu’il s’agisse de découvertes, d’artistes confirmés ou de grands noms. Ainsi, depuis 10 ans, Images, le magazine de la photographie et des auteurs contemporains, mène une réflexion sur les sujets qui font l’actualité à travers le regard et le point de vue des photographes.
Images Magazine fête ses 10 ans à la Maison Européenne de la Photographie dans deux espaces : dans la Vitrine et dans les Ateliers, à travers une carte blanche offerte par Jean-Luc Monterosso, son directeur.
Images Magazine a réuni une vingtaine de photographes choisis parmi ceux que la revue a publiés au cours de la décennie écoulée. Un prétexte pour porter un regard sur dix ans de créations photographiques. L’équipe de la rédaction d’Images Magazine s’est posé la question suivante : “Que s’est-il passé au cours de cette décade ? Que retenir?”
Se dessine ainsi un autoportrait d’Images Magazine constitué d’une vingtaine de photographes, répartis en grandes thématiques qui ont marqué la photographie entre 2003 et aujourd’hui : photographies de nuit, nature et environnement, esthétique de la ruine, découverte de la photographie chinoise, photographies mises en scène et “picturales”, renouveau documentaire…
En refusant la chronologie, Images a opté pour un parcours thématique, privilégiant ainsi une vision “impressionniste”. Pour cette exposition, le magazine a choisi de présenter en priorité les auteurs découverts au fil des événements qui ont fait l’actualité de la photo et ceux – nombreux – rencontrés à la rédaction. Depuis les premiers numéros, en effet, la revue s’est donné la liberté et l’audace d’ouvrir ses pages à des talents naissants ou en devenir. Pour l’essentiel, ce sont eux que l’on retrouve dans cette exposition.
Plus connus, certains d’entre eux jouent le rôle de repères, parce qu’ils sont emblématiques de l’évolution de la photographie de cette décade marquée par l’apparition des outils numériques, et parce qu’ils ont contribué au renouvellement pour ne pas dire à la réinvention de la photographie.
L’exposition se fait ainsi l’écho de l’évolution de la photographie, notamment à travers la présentation de différents supports : des tirages photographiques, une installation, un webdocumentaire, des wall paper, un film, un caisson lumineux… Chaque photographe étant représenté par un ensemble d’images.
« Notre choix a été guidé par le souhait de mettre en avant la génération montante afin d’être fidèles à notre ligne éditoriale qui consiste principalement à offrir de la visibilité à ces auteurs qui n’ont jamais – ou peu – été publiés et exposés. Nous avons ainsi laissé de côté – à regret – ceux qui ont déjà un parcours bien établi et connu une exposition dans les grandes institutions, même si bien sûr eux aussi ont et auront toujours leur place dans notre magazine… », explique Sophie Bernard, rédactrice en chef d’Images Magazine depuis la création de la revue.
Samedi 9 février 2013
Rencontre Atelier autour du Prix Nadar et du livre du lauréat 2012 : Vers l’Orient, de Marc Riboud
Forum des Rencontres de la Fnac Ternes
En présence de Xavier Barral, éditeur, lauréat 2012, Philippe Bordas, photographe et lauréat du Prix Nadar 2004, Frédérique Founès, Déléguée générale du Prix Nadar, Jean-Claude Gautrand, co-fondateur du Prix Nadar, Yasmine Youssi, journaliste à Télérama et Catherine Riboud.
« Vers l’Orient de Marc Riboud », éditions Xavier Barral
Turquie, Iran, Afghanistan, Pakistan, Inde, Chine puis Japon : sept pays traversés par Marc Riboud entre 1955 et 1958. Vers l’Orient, véritable carnet de notes visuelles, réunit les plus belles photographiesprises lors de ce long et lent voyage. Désireux de découvrir ces civilisations millénaires, il s’arrête d’abord à Istanbul, avant de poursuivre son chemin par les admirables paysages d’Anatolie. Il traverse la Perse pour rejoindre l’Afghanistan et ses zones tribales. En 1956, il arrive en Inde, qu’il sillonne pendant près d’une année. C’est de là qu’il entre en Chine communiste. Il termine son «grand tour» au Japon en 1958, alors en pleine reconstruction après la guerre et en pleine mutation sociétale. Ceux qui connaissent l’Orient d’aujourd’hui découvriront peut-être dans ces photos ce qui reste quand tout semble changer, et, derrière l’occidentalisation grandissante, le fil caché de l’intemporalité.
Marc Riboud est né à Lyon en 1923. C’est avec un petit Vest-Pocketoffert par son père pour ses 14 ans qu’il a pris ses premières photographies lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1937. Après des études d’ingénieur à l’Ecole Centrale de Lyon, il travaille comme ingénieur jusqu’en 1951. Il décide alors de quitter l’usine pour se lancer dans la photographie en indépendant. En 1952, il monte à Paris où il rencontre les créateurs de Magnum Photos : Henri Cartier-Bresson et Robert Capa ; il rejoint la fameuse agence en 1953 puis devient, à 36 ans, le vice-président de Magnum pour l’Europe. Il voyage et couvre les événements politiques et sociaux de son époque : en Inde, en Chine, en Algérie et en Afrique noire dans les années 1960 lors de la décolonisation, au Vietnam du Nord et du Sud pendant la guerre… Il est notamment connu pour des reportages menés en Asie : The Three Banners of China, Face of North Vietnam, Visions of China et In China.
Vers l’Orient, photographies de Marc Riboud, 5 tomes reliés sous coffret 18,7 x 20 x 5 cm – 64 pages – 220 photographies noir et blanc, Éditions Xavier Barral
Mercredi 30 janvier 2013
Rencontre exceptionnelle avec Stan Neumann, réalisateur
présenté par Claude Carrez
Stan Neumann est un réalisateur français. Né en 1949 a Prague, vivant a Paris, il a réalise pour ARTE plusieurs films sur la photographie dans une série intitulée « PHOTO » dont il nous expliquera la genèse. Quentin Bajac, ex directeur du département photo du Centre Pompidou et nouveau conservateur en chef de la photo au MoMA, en est le conseiller artistique.
La Collection
Chaque photographie est une énigme.
Un instant enfermé dans un rectangle.
Nous ne saurons jamais ce qui s’est passé juste avant, juste à côté.
Qu’a-t-il fallu bouger, ajuster, attendre, provoquer pour que subitement tous les éléments coïncident dans le cadre et produisent une de ces images qui, une fois vues, ne se laissent plus jamais oublier ?
Les 12 films de la collection « Photographies » interrogent les photographies elles-mêmes pour essayer de retrouver les histoires perdues, les secrets de fabrication et les partis-pris qui ont marqué l’aventure photographique depuis ses origines au 19e siècle jusque ses aventures les plus contemporaines.