Valoriser la création photographique et réfléchir à ses pratiques.

Exposition : « Léon Herschtritt, Photographe à vie ! » à la Galerie Esther Woerdehoff

Léon Herschtritt,  “Sur le toît” Noël à Berlin, 1961 Tirage argentique de Philippe Salaün / © Léon Herschtritt / LA COLLECTION, service presse
Léon Herschtritt,
“Sur le toît” Noël à Berlin, 1961
Tirage argentique de Philippe Salaün, 50 x 60 cm, édition de 25
© Léon Herschtritt / LA COLLECTION, service presse

Léon Herschtritt, Photographe à vie !

Pour fêter les 80 ans du photographe, la Galerie Esther Woerdehoff lui consacre une rétrospective.
Passionné dès son jeune âge par la photographie, Léon Herschtritt se forme au métier à l’Ecole nationale de la Photographie. Parti en Algérie en tant que détaché de l’éducation nationale, pour enseigner la photographie, Léon Herschtritt s’ennuie, rencontre Nicole, qui deviendra sa femme, et photographie les enfants des rues d’Alger. Avec Les Gosses d’Algérie, son premier reportage publié dans le magazine Réalités, il reçoit en 1960 – à 24 ans ! – le prestigieux Prix Niépce de l’association Gens d’images. De retour à Paris, il travaille comme reporter photographe indépendant et correspondant parisien de l’agence Camera Press. Il publie ses reportages et ses portraits de célébrités dans les magazines de l’époque et fait partie du fameux club de photographie 30×40.

Au hasard des amitiés, des rencontres ou des commandes, le jeune Léon prend son petit déjeuner chez Jacques Prévert tous les dimanches, photographie Gainsbourg, Sartre ou Jane Fonda, témoigne de Mai 68 ou documente la prostitution. Avec un regard profondément humaniste, un sens inné de la composition et une vraie éthique du reportage, Léon Herschtritt photographie la France des années 60, un monde en transition, entre le Marché des Halles et les manifestations contre la guerre au Vietnam, entre les mini-jupes et le Café de Flore, entre les bidonvilles de La Courneuve et le Jardin du Luxembourg. En 1961, il part photographier le premier Noël du Mur de Berlin, tragédie en devenir entre sapins illuminés et bonhomme de neige. En Afrique, il documente la fin des colonies pour la photothèque du Ministère de la coopération. A Paris, il photographie les rues, les cafés, les enfants et les célébrités …

Au début des années 70, Léon et Nicole se détachent du reportage et ouvrent un café-restaurant qui devient vite un lieu de rencontre pour le milieu de la photographie, entre discussions, projections de diapos, expositions … Ce bistrot, heureusement situé à côté de la salle des ventes de Drouot, les mène vers la collection d’appareils et de
photographies anciennes. En 1993, pionniers du marché de l’antiquité photographique, ils ouvrent une galerie au marché aux puces, puis au marché Paul Bert et enfin à Saint-Germain des Près, avec leur fils Laurent.

A la retraite, Léon Herschtritt s’est replongé dans ses négatifs et ses planches-contacts. Depuis quelques années, grâce à des expositions aux Rencontres d’Arles, à la BnF ou au Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône, on redécouvre son travail photographique d’une grande sensibilité, un regard en noir et blanc à la fois tendre et direct sur les années 60.

Texte de Florence Pillet
Les tirages de l’exposition ont été réalisés par Philippe Salaün.

Jusqu’au 23 décembre
Galerie Esther Woerdehoff
36 rue Falguière
75015 Paris
Ouvert du mardi au samedi, de 14h à 18h

Enregistrer

Enregistrer