du 18 janvier au 2 mars 2025
Paysages hors du temps
Cette série d’images est le prolongement d’une recherche entamée il y a deux ans à l’aide de ce dispositif atypique qu’est la camera obscura numérique. Un dispositif hors du temps, une alliance entre l’outil des peintres utilisé à partir de la moitié du seizième siècle et l’appareil numérique enjambant tous les procédés argentiques.
Dans mon processus de prises de vues pas de négatif argentique, mais un écran, une feuille de plexiglass dépolie au papier de verre, sur lequel se forme l’image : c’est lui qui va être photographié.
Au-delà des paysages réels
Cette approche est une nouvelle manière de photographier le réel, pour retrouver le geste de la main en intervenant directement sur l’écran, support de l’image encore virtuelle. A chaque prise de vues un dépoli différent, unique, qui est préparé, griffé, sur place en fonction du choix du sujet. Je poursuis en cela l’exemple de ce que certains artistes ont recherché tout au long de l’histoire de la photographie, en intervenant sur les négatifs avant le tirage.
Une façon de séparer le paysage réel de son présent objectif, à l’inverse de ce que j’obtiendrais si j’utilisais un boîtier classique devant le même sujet. Une façon de créer des paysages-temps, comme un « retour vers le futur » pour provoquer une interrogation sur l’objet même tout autant que sur sa représentation qui reste pourtant photographique.
Interroger les paysages
Avec cette chambre grand format, j’arpente les paysages, les lieux patrimoniaux (historiques ou naturels), les lieux de mémoire, mémoire collective ou mémoires personnelles de celles et ceux que je sollicite parfois pour qu’ils et elles me mènent photographier leurs paysages-d‘émotions. Un dispositif qui une fois installé, dans l’espace public invite à la discussion et à l’échange.
Bibliothèque Edmond Rostand
11 rue Nicolas Chuquet
75017 Paris