Valoriser la création photographique et réfléchir à ses pratiques.

Evanescence de Jacques Borgetto, galerie Cosmos à Paris

(c) Jacques Borgetto
(c) Jacques Borgetto

Evanescence, Jacques Borgetto
« Borgetto’s haïkus
Laura Serani Septembre 2016
Le Japon représente un nouveau chapitre dans le parcours et dans l’œuvre de Borgetto, un chapitre où résonne une autre et nouvelle musique. De ses derniers voyages, il a rapporté une série de petites images, précieuses comme des bijoux. Envoûtantes comme des élixirs et apaisantes comme du baume. Très différentes des précédentes par leur forme et leur composition, mais encore une fois habitées par une pudeur et une délicatesse dont il est maître.
Le nom de la série « Évanescence » restitue bien l’esprit d’une photographie empreinte de respect et de nostalgie pour un monde qui perpétue encore le culte du passé et des traditions. Au cœur du Japon d’aujourd’hui, dans une dimension hors du temps, survivent les rituels des vœux et des offrandes
aux dieux, aux temples de la cité monastique de Koyosan, bien que l’on
puisse désormais y arriver directement depuis l’aéroport et que les tours touristiques s’y succèdent, tout au long de la journée. Tout comme se poursuit l’enchantement des promenades rituelles, le long du Chemin de la Philosophie, au milieu des cerisiers et de la végétation, immuable depuis des siècles, des jardins de Kyoto.
Les images de Borgetto, aux résonances antiques, semblent en partie déjà effacées par le temps. Elles isolent des moments à la magie éphémère et font oublier la frénésie et le bruit de la ville et du monde.
La « poétique des polaroïds » contribue à créer une atmosphère particulière, suspendue, un certain mystère autour de clichés que l’on aurait du mal à dater et à décrypter. Le format carré, c’est ici parfait, aussi bien pour encadrer les portraits de jeunes femmes et de couples souriants que pour isoler l’équilibre des temples et la perfection des arbres.
Dans des prises de vues rapprochées, il permet également de pénétrer la beauté des détails et de faire exploser le scintillement des feuilles et des fleurs.
Et, en les entourant comme un écrin, ce carré rend encore plus précieuses
les images.
Images sentimentales et énigmatiques qui rappellent celles des albums de famille, petits éloges de l’harmonie et de la beauté, qui se laissent lire comme des haïkus.  »

Exposition du 3 novembre au 11 décembre 2016
Cosmos Galerie
56 bld Latour Maubourg
75007 Paris