Valoriser la création photographique et réfléchir à ses pratiques.

Les Cafés Images en 2011

CAFÉ MAI 2011
© Marie-Hélène Le Ny

 

Les Cafés Images en 2011

Samedi 3 décembre 2011
Edition en français du Livre rouge de CG Jung
Librairie Photographique
17, rue de la Villette
75019 Paris

Bertrand Eveno Président d’honneur de Gens d’images présentera la traduction française du Livre rouge de Jung qu’il vient d’éditer en France.

 


Samedi 5 novembre 2011
Marc Pussemier, Libraire
Librairie Photographique
17, rue de la Villette
75019 Paris

Après avoir été agent de photographes pendant 25 ans, Marc Pussemier a décidé de continuer de montrer des images. Pour cela, il a ouvert en 2006 sa librairie située dans le quartier accueillant de la rue de la Villette entre les Buttes-Chaumont et Belleville.
Tous les domaines ou presque de la photographie sont abordés dans cette petite librairie : monographies de photographes, ouvrages de fonds, livres documentaires (évasion, nature, reportage, photo-journalisme, histoire,architecture et design…) anthologies, catalogues d’exposition, technique, grand rayon consacré à Paris, mode, sélection de livres auto-édités, etc. L’assortiment compte environ 1 750 références.
Marc Pussemier aime partager sa passion pour la photographie. Il organise une petite dizaine d’expositions par an et de nombreuses animations et rencontres avec des photographes et des éditeurs dans sa librairie ou hors les murs.

 


Samedi 8 octobre 2011
Rencontre avec Franck Boucher, photographe
Galerie Esther Woerdehoff

Né en 1976 au Mans, Franck Boucher découvre seul la photographie en Polynésie Française entre 1996 et 2002. Par le biais d’une reconversion aidée par l’armée de terre, il devient photographe professionnel en 2005. Franck BOUCHER se spécialise dans la prise de vue sur commande bien souvent à vocation illustrative. Conjointement à ses activités professionnelles, il a animé bénévolement un atelier photo dans un lieu d’accueil de jour pour personne en grande précarité, dans lequel il va réaliser durant trois années « paysages d’exclus » – projet récompensé par sa nomination de « lauréat national défis jeune 2006 » décerné par le Ministère de la Jeunesse et des Sports… Dès 2006 son travail photographique se caractérise sur le fond par une dimension artistique où l’humain devient le cœur de ces sujets et sur la forme par une recherche constante vers une expression artistique et novatrice qui se veut une forme de réponse au devenir de la photographie contemporaine. Depuis il a développé différents thèmes tels, les exclus, le handicap lourd, les maisons de retraite, les enfants et les jeunes de banlieue, et sa vie.

Pour lui : « Ce qui compte c’est la démarche. Rencontrer son sujet, le convaincre puis l’observer se mettre en scène afin de choisir avec lui ce qu’il veut nous dire de son image, en déclenchant l’objectif au bon moment. Alors la photo se créé, et là où d’autres se contenteraient de développer en choisissant un traitement approprié, moi je dessine l’émotion, l’histoire que mon modèle me raconte pour que chaque portrait devienne l’icône d’une situation de vie. L’idée du reportage est omniprésente. Alors, à vous de juger si c’est de la photographie ! »

 


Samedi 27 août 2011
Café Images de rentrée
Galerie Esther Woerdehoff

Ces Cafés Images sont l’occasion de rassembler les membres de l’association qui souhaitent se rencontrer pour échanger idées et points de vue sur les images: photographies, arts graphiques, arts plastiques, vidéo … Nous y discutons création, production, utilisation d’images et mettons en perspective les évolutions numériques, techniques, juridiques, esthétiques qui transforment le monde et ses représentations. Cette fois-ci nous ferons plus particulièrement le point sur les activités de l’association. Toutes les idées, réflexions et contributions seront les bienvenues.

 


Samedi 28 mai 2011
Ambroise Tezenas, photographe, Pascale Peyret, photographe plasticienne et Damien Peyret, photographe et réalisateur
Visite d’atelier

Ambroise Tezenas, photographe, Pascale Peyret photographe plasticienne et Damien Peyret, photographe et réalisateur nous recevront pour un Café Images dans leur atelier, une ancienne imprimerie qui a produit les images et les textes qui ont marqué mai 68.

A l’instar des collectifs qui se réunissent ponctuellement, les 3 auteurs partagent quotidiennement l’atelier dans une cohabitation enrichissante. Ce qui les réunit est bien la photographie et plus particulièrement cette affinité partagée pour la Chine qu’ils ont chacun photographiée avec des pratiques très différentes. Ambroise Tezenas a posé sa chambre grand format dans les hutongs de Pékin en démolition avant les Jeux Olympiques. De jour, comme de nuit, Ambroise a saisi avec une infinie précision, la mutation de la ville et la disparition de l’ancien monde.

Avec son sténopé, Pascale Peyret s’est penchée sur la représentation humaine en Chine. La simplicité qu’opère ces figurines traduit la volonté de s’adresser aux masses, mais dans son travail, cet art de la propagande qu’il soit politique, religieux ou économique est dévoilé avec une certaine ironie. Damien Peyret a réalisé cent minutes de documentaires pour Arte sur les Naxis, une des minorités du Yunnan. Avec ses polaroids de chamans et de villageois, Damien a voulu capter ces âmes libres qui ont su protéger puis renouer avec leur culture millénaire.

 


Samedi 7 mai 2011
Marie-Hélène Le Ny, photographe
“On ne naît pas femme, on le devient.“ (*)
Galerie Esther Woerdehoff

« Je me suis intéressée très jeune à la photographie, mais ce n’est qu’au cours de mes études aux Beaux-Arts de Rouen qu’elle est devenue mon matériau de prédilection. Elle me permet de mettre en forme mon rapport au monde en questionnant ses apparences. La condition humaine étant le plus souvent au cœur de mes interrogations. J’associe très souvent les images entre elles ou avec du texte ou des objets, la photographie autorisant des mises en formes extrêmement riches et variées. »

A l’heure où l’universalisme des droits humains est gravement remis en questions pour légitimer l’oppression des femmes ici ou là, j’ai invité de nombreuses femmes à faire face à mon objectif et à nous faire entendre la richesse de ce qui les anime. Chaque visage nous offre la clef d’un possible échange entre individus autonomes. La photographie fait image de ces interrogations infinies devant le visage de l’autre qui nous renvoie à notre part commune d’humanité et à notre irréductible altérité. Le mode opératoire d’un portrait en conditionne évidemment le résultat, j’ai choisi de travailler de manière à ce que chacune habite son portrait, que son existence y soit manifeste, loin des images formatées et retouchées de nos médias. Questionnant autant les apparences que l’essence, j’ai demandé à chacune de nous faire entendre sa voix en lisant un texte de son choix, important pour elle. La confrontation des 2 nous donne une approche très particulière de chacune d’elle que nous sommes invités à écouter, tout en composant un chœur qui nous permet d’entendre une part de ce qui anime les femmes aujourd’hui. De 9 à 90 ans, de toutes origines, elles nous permettent d’interroger notre propre rapport au monde et à l’autre.

Partout dans le monde les femmes doivent encore se battre pour l’égalité de leurs droits avec ceux des hommes, pour leur liberté et pour leur intégrité physique. Le sexisme demeure encore aujourd’hui le premier des racismes.

(*)Simone de Beauvoir

 


Samedi 2 avril 2011
Présentation de portfolios
Galerie Esther Woerdehoff

Présentation de leur portfolio par les adhérents de Gens d’images qui le souhaitaient. 
Gabrielle Andries a profité de ce moment de rencontre pour nous présenter brièvement l’exposition sur les frères Caillebotte qui a ouvert le 25 mars au musée Jacquemart-André.

 


Samedi 5 mars 2011
Rencontre avec Michel Boujut
Auteur du livre Le jeune homme en colère, écrit sur la photographie de Paul Strand
Galerie Esther Woerdehoff

Rencontre initiée par Aline Lang qui l’animera avec Nathalie Bocher-Lenoir
A partir d’un portrait célèbre, celui d’un jeune paysan en salopette dont le regard fulmine, Michel Boujut est allé à la recherche du modèle anonyme et de l’auteur de la photographie, l’Américain Paul Strand. De rencontres en coïncidences, son enquête l’a conduit sur les chemins de son enfance, dans un village au bord de la Charente, là où l’écrivain Claude Roy, ami de son père, avait accueilli Paul Strand durant l’été 1951.
Le Jeune Homme en colère est l’histoire d’une photo, un flash-back a plusieurs voix.

« C’est un livre que l’on voudrait avoir vécu et écrit, car il a été vécu avant d’avoir été écrit. Un livre où se rencontrent des hommes dont chacun porte en lui la forme entière de l’humaine condition. Si le mot n’est pas trop usé, je dirais que c’est un livre fraternel. » Philippe Meyer, France-Inter

 


Samedi 8 janvier 2011
Rencontre avec Jean-Louis Canvel
Galerie Esther Woerdehoff

« En marchant un peu à l’aventure, je regarde partout autour de moi, aux aguets, en quête de scènes de la vie à enregistrer à tout prix avant qu’elles ne s’évaporent, à l’affût de hasards heureux, de compositions harmonieuses à défaut de scoop. Je cherche à animer des détails qui m’interrogent par leur fixité, qui ressemblent vaguement à des paysages, à d’autres visages, et réveillent des souvenirs imprécis. J’ai besoin de montrer ce que je vois ou crois voir comme si j’étais le premier ou le seul témoin de ce monde dans lequel je peine parfois à situer ma place. Je livre mes impressions avec l’espoir inquiet que d’autres y trouveront quelque chose qui résonnera en eux, qui leur manquait peut-être, qui leur fera plaisir, comme un trait d’union lumineux qui rapprocherait.

Petit à petit, je fabrique en douce un autre monde parallèle créé de toutes pièces à partir d’éléments réels, d’images que je transforme et déforme à ma manière avec un plaisir malsain. J’écris, je raconte des histoires illustrées, je brode pour enrichir et alléger en même temps des thèmes récurrents et graves, les origines et leur mystère, l’héritage familial et la construction de la personnalité, l’enchaînement et la liberté, le hasard et la création, le plaisir et l’illusion, les reflets dans les miroirs et leurs secrets.

Par force je me raconte un peu, sans prétention de comprendre ou faiblesse de juger, je veux juste lancer des pistes vraies et fausses, je montre et cache à la fois, sans chercher à maîtriser.
Comme en orbite stationnaire autour d’une sorte de noyau dur, je continue pourtant à désirer m’approcher pour voir, prudemment et sans bouger, par différents chemins compliqués. Pour percer une connaissance qui garde ses distances et se dérobe si je veux la posséder. La cuirasse n’a pas de défaut et la lumière reste bien cachée, au chaud. Je tourne en attendant.
 Faut dire aussi que si on arrive au bout il n’y a peut-être rien après. Comme avant, alors…

Je suis un peu photographe, un peu créateur d’images,
j’aimerais dire mais pas que. »
Jean-Louis Canvel