Pourquoi fait-on poser des femmes allongées, et pas des hommes ? L’étude expérimentale de Marie Docher, Ingrid Milhaud et Chloé Devis pose cette question et bien d’autres. À travers une grille d’analyse de près de mille portraits publiés dans les rubriques « Portrait » de Libération et « L’invité » de Télérama, elles tentent de décrypter « la fabrique de l’image et de l’imaginaire collectif qui produisent ou reproduisent les inégalités » et la relative invisibilité des femmes et des minorités tant dans le choix du ou de la photographe que dans le regard que celui-ci ou celle-ci porte sur la personne photographiée. En grands ensembles des contributions de chacune autour de l’enquête et des données recueillies, elles questionnent la littérature spécialisée sur « la prédation en photographie », les champs lexicaux et les construction syntaxiques des portraits écrits de « la Der » de Libération selon qu’ils s’appliquent à des hommes ou des femmes, l’exercice du portrait de presse en relation à trois (commanditaire, photographe, sujet), les interviews des photographes et des portraituré·es.
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