Valoriser la création photographique et réfléchir à ses pratiques.

Visite commentée par Corinne Mercadier de son exposition Une borne à l’infini à la Galerie Binome fondée par Valérie Cazin

Cadrage vertical. Intérieur nuit. Lumière et couleur bleutées de pleine lune. Au bout de la perspective d’un court et obscur couloir bordé de part et d’autre de rideaux, un petit nuage clair se détache à un mètre cinquante (tiers supérieur du cadre) du sol en parquet sur le fond d’un mur sombre à la texture marbré. Dans le prolongement du mur droit du couloir, une porte fermée de bois peint en blanc cassé retient le petit nuage de s’échapper.

Les œuvres de Corinne Mercadier sont comme des brèches dans le réel. Elles nous happent instantanément, nous transportent en des territoires incertains où réel et merveilleux s’entendent bien. Des lieux insondables, primitifs, faits de pénombre et de faisceaux de lumière, très proches et très lointains. Ils résonnent en nous sans que l’on sache exactement pourquoi.